lundi, mai 17, 2010





"High Fidelity", 2000, de Stephen Frears (John Cusak, Jack Black, entre autres, of course), est un de mes films cultes.

Peu de gens le savent, parce que, d'une part, ça n'est pas du tout le genre de films que je cite tout le temps, et aussi parce que lorsqu'un film fait autant écho à soi-même, on a envie de le garder pour soi, de le chérir, de peur que quelque chose se brise si l'on en parle. Et après on réfléchis, et en fait on se dit qu'on s'en branle. Mais bon, ça m'a quand même pris 3 ans..
Bref.
Ça parle de musique et d'amour. Et si pour l'amour, c'est assez facile d'accès, grâce à un scénario bien ficelé et une mise en scène originale, pour la musique, le film est carrément ésotérique. C'est à dire qu'il s'adresse à une élite, dont je me targe de faire partie (oui, bah oui, on ne se refait pas..).
Le film est tout à fait regardable sans connaitre, par exemple, Fleetwood Mac, Stevie Wonder, Marvin Gaye, The Beta Band, Gordon LightFoot, The Shangri-Las, Charlie Rich, Jan & Dean, Ricky Valence ou encore Jimmy Cliff, mais on passe à côté des 3/4 du film..

Et le film commence à peu près par une adaptation de la poule et l'oeuf : John Cusak brise le quatrième mur, et s'adresse au spectateur, face caméra : "Did I listened to pop music because I was miserable, or was I miserable because I listened to pop music ?".
C'est vrai qu'il fait un peu droopy, il a toujours l'air un peu triste, et on sent qu'il est misérable.
Mais je vais rebondir là-dessus parce que pour moi, l'humeur n'a rien à voir avec la musique que l'on écoute.
Prenons cette chanson, Landslide, monument d'intimité et de proximité. Et bien je ne l'écoute pas parce que je suis triste, et l'écouter ne me rend pas triste. Inversement, je ne l'écoute pas parce que je suis heureux, et l'écouter ne me rend pas heureux. Car pour moi la musique n'est que vectorielle, elle n'est qu'un écho, à la limite un amplificateur. Je vais être un peu abrupt et aller un peu plus loin, mais je trouve que laisser la musique influencer son humeur est une preuve de faiblesse d'esprit.

 Si je suis heureux en écoutant Landslide, alors je n'en serais que plus heureux. Et si je mark LOL sur MSN alor ken fète dé larm coullen sr mon visage, alors écouter cette chanson ne va probablement pas m'aider à me sentir mieux.
Mais ça n'est pas la musique qui va me remonter le moral, ou me l'attaquer ! Faut pas pousser !

Un autre aspect intéressant : Si la musique ne peut pas modifier mon comportement et mon humeur, elle peut par contre déclencher deux sentiments. La nostalgie et la puissance. Qui sont éphémères.

La chanson est très belle, je la laisse vous prendre par le bout du nez. Cette petite voix de bout de femme.
C'est vraiment easy-listening, ça parle tout seul. Mais vous écouterez tout de même le fait qu'elle finisse sa phrase "And I saw my reflexion, in the snow" (donc le "snow", si vous avez suivi) en remontant, ce que je trouve très beau.
Et puis j'aime bien son timbre de voix, charmeur..

Sur ce, je vous laisse, et désolé pour le retard, mais il fallait que je repeigne ma chaise..


Ah oui, et pour toi petit européen qui n'a jamais entendu parler de Fleetwood Mac, sache qu'ils ont juste fait ça :




Allez en paix, et surtout,

GROS BISOUS !

lundi, avril 12, 2010

C'est l'histoire d'un mec..



Je vais vous raconter une histoire.

C'est à propos d'un mec, qui entend de la musique, comme ça, pour passer le temps. Ou pas. Il ne fait pas bien attention à ce(ux) qui passe, de toute façon. Il entend, bien sur, et ça lui plait plus ou moins.
Il n'a pas acheté le moindre CD depuis 2 bails, et personne ne pense à lui en offrir.
Il choppe à droite à gauche, ce qui passe à portée de bras, mais sans avoir à le lever trop haut, tout de même. Et en fait, il s'en fout, parce qu'il y a jamais vraiment pensé. Ça reste un bruit de fond.
Mais un jour, il y a quelques secondes, un moment assez particulier, un moment assez magique, finalement, où il a entendu ça, et il s'est mis à écouter.









A écouter vraiment, profondément, avec passion, pour la première fois. C'est con à dire, mais c'est vrai. A cause de son éducation, de plein de petits facteurs qui font que même s'il connaissait des tas de chansons par coeur, il n'avait jamais écouté une chanson pour ce qu'elle était : un moyen de s'évader, de voler, de pouvoir regarder par la fenêtre et ne plus sentir sa lourde enveloppe charnelle. Et il pu enfin voir la ville de haut, danser dans les nuages avec du ciel en confiture...



Comme il est mi-journaliste, mi-toyen et une rondelle de citron sans le citron, il se dit, tiens, et si j'écrivais. Parce que ça lui donne vachement envie d'écrire, voyez-vous.

Il écrit sur ce qu'il aimerait pouvoir être, lui.
Et il est sur de ce qu'il aimerait pouvoir être : elle.


Alors il écrit à propos d'elle.
Il écrit à propos d'une fille. D'une fille qui passe ses journées à écouter de la musique. Pour connaitre, pour apprendre, pour savoir, pour se remplir de son.
Elle fait que ça, écouter de la musique, tout le temps, au poins de ne pas dormir, parce qu'elle est doucement folle, mais follement douce.
Elle pense que c'est pour se protéger, mais elle ne va pas s'en apercevoir avant quelques instants. En tout cas, elle n'ose pas trop se l'avouer. Mais attention, ça va venir.
Car là, maintenant, elle vient d'écouter ça.





Alors, pour la première fois depuis longtemps, elle se pose. Elle s'adosse sur son siège, les doigts croisés derrière la nuque. Elle regarde par la fenêtre, et elle pense à pourquoi elle se fait ça. Elle se dit qu'elle devrait se rendre plus spontanée, moins à l'affût, qu'elle devrait un peu plus se laisser porter. Changer la façon dont elle écoute de la musique parce que c'est devenu une machine à écouter de la musique, et qu'elle perd par la même tout ce qui fait le plaisir de l'écoute et la découverte. Elle n'arrive plus à voler dans le ciel confiture.
A-t-elle grandit ?

Elle revient à la réalité, elle appose ses coudes sur son bureau, reprend son souffle. Le cerveau encore un peu embrouillé. Quelques clics nonchalants, par réflexe, la tournée habituelle de l'Internet, un arrêt par un blog tout rose, très joli et assez bien fourni où elle a ses habitudes.

Ses yeux se posent sur le dernier article en date.


Elle commence à lire :







"Je vais vous raconter une histoire."













Voilà, c'était complètement offert par le chef, avec les compliments de la maison.

Toutes ressemblances avec des personnages existants ou ayant existés seraient tout à fait fortuites.


Allez en paix, faites attentions aux boucles temporelles, et surtout..

GROS BISOUS !

Morceaux :
Two Doves - Dirty Projectors
Fluorescent Half Dome - Dirty Projectors

Attention, il y a un bonus dans les commentaires.

vendredi, avril 09, 2010

Herman's Hermit







Dans le genre One Shot (un artiste = une chanson), à part Patrick Hernandez, on a pas mieux. C'est du lourd, c'est du classique et j'a-dore cette chanson. Les parties sont simples et distinctes, et, fait rarissime, elles sont toutes bien. On a la partie "No Milk Today" (A), la partie "How could they know"(B), la partie "But all that's left is a place dark and lonely"(C). Mais que dis-je bien. Parfaites. Toutes les trois forment un mélange homogène, et pourtant, c'était pas gagné.
La structure de la chanson, c'est 3 fois la même chose, c'est 3 fois ABAC, un grand classique, finalement.

Partie A : No Milk Today.

La partie la plus connue, et pour cause, elle revient deux fois plus que les deux autres parties réunis. Mais avez vous déjà écouté les arrangements de violons derrière ? J'y viens, mais d'abord, écoutez bien le tout début. A la 9 secondes, on peut entendre le début d'un flanger, mais j'arrive pas à localiser où il est. J'ai écouté 20 fois d'affilé, mais impossible de localiser sur quel instrument il est, donc écoutez juste, et sachez qu'il est là.
Pour le premier ABAC, il n'y a pas de violons, juste des cloches sur le C, des choeurs descendant, et même un peu de canon sur le A.

Mais c'est à partir du deuxième que ça devient plus intéressant, puisque les violons rentrent, sur le "The company was gay", ils sont ascendants, et sur le "We turn night into day", ils descendent ! C'est ty pas génial et hyper original, ça ?!
Ensuite, ils reviennent sur le "we felt it both at once", mais ils reprennent une octave au-dessus sur le "the start of our romance" ! Et tout ça donne une impression magique de liberté et d'exotisme incroyable.

Partie B : "How Could They Know"
C'est la partie joyeuse. Pas de violons, pas de cloches. C'est la partie la plus simple, mais pas la moins bien.

Partie C : " And all that's left"
Il y a un truc que j'adore dans cette partie, c'est comment ils terminent la première partie, avec la batterie qui suit la voix. C'est trop bien.
Et aussi, dans le tout dernier, juste avant le fade-out, il change le plan de voix sur le "mean street back of town", qui est encore plus stylé que les précédents.

Donc voilà, pour tout ça, c'est une grande, grande chanson.
Allez en paix, buvez du lait, et surtout,

Gros bisous !

dimanche, mars 14, 2010

Emerson, Lake & Palmer












J'adore Spotify, parce que je le vois grandir sous mes yeux. Je le vois vraiment rajouter des trucs devant presque mes yeux. Des trucs absents qui apparaissent comme par magie quelques mois plus tard.. Bref, j'aime.

Toujours le seul et unique souci.. La qualité. Il y a encore quelque temps pourrissime sur Deezer, écoutable sur Jiwa, honnête sur Spotify, n'importe quel CD est toujours très au-dessus. Je vous parle même pas du vinyle.

Mais bon, on fait avec les moyens du bord !

Aujourd'hui donc, encore du rock des années 70 (promis, après je me calme), mais pour une fois, en français dans le texte..
Allez petit jeu : Quel instrument va apparaitre au milieu de la chanson ? C'est un jeu auquel vous pouvez jouer tout seul, c'est hyper drôle. Sissi.

Petite introduction à la guitare, beaux arpèges, et la voix part sur un magnifique "C'est la vie", expression consacrée en anglais, tout comme "Et voilà" ou "Cherchez la femme", ou bien encore "Déja vu", donc ne vous dites pas, oh, c'est trop bien, il aime bien les français. J'ai pas dit non plus qu'il ne nous aimait pas.
Un peu d'écho, mais pas trop, la guitare est très sèche..

Puis, sorte un peu derrière ce qui semble être des cuivres, tout dout. Mais aussi une section corde qui fait un coucou en pizzacato à 0:39. Ce coucou, qui annonce les choeurs tourmentés des deux autres.
La voix reprend, et plein d'autres instruments la rejoignent : Les violons, les flûtes, un peu de vibraphone, toujours très subtil, mais on ne peut plus les éviter. Ecouter bien, par exemple la très jolie montée de la flûte à 1:31, puis 5 secondes après aussi..
Même schéma ensuite, mais je vous rappelle que vous devez toujours trouver l'instrument qui va rentrer ! Et il est assez atypique pour le coup.. Car oui, ils ont voulu faire la blague de Français = Accordéon.. Bah ça marche, moi je tombe sous le charme. Surtout qu'il envoie un certain pâté, et qu'en plus il sonne pas trop guinguette..

Puis il s'efface, laissant place à toute la puissance des choeurs, des cordes, des vents, un manuel de puissance et de subtilité.
C'est la vie.

Gros bisous.

Hadrien

Nem Dropping










Je parlais dans le post précédent de ma politique du Name-Dropping. Le name-dropping, qu'est-ce que c'est ? Comme son nom l'indique, c'est lâcher des noms. Beaucoup de noms. Peu importe le contexte.. Et sur un blog, je trouve qu'il n'y a rien de pire que de renvoyer le public à son inculture.. C'est pour moi ce qui a causé la perte de vitesse d'un excellent Webzine (Liability). De très bons goûts musicaux, mais les rédacteurs n'arrêtent pas de se faire mousser (pour rester poli) à longueur d'articles.. C'est tellement chiant que j'arrêtais de lire les articles pour ne plus regarder que les notes, puis j'ai complètement arrêté, ayant trouvé mon propre réseau d'information musicale. Typiquement, sur ce Webzine où la politique de name-dropping n'est pas définie, ils ne cessent jamais de faire des comparaisons avec d'autres groupes existant,  comparaisons qui ne servent absolument pas leur propos, mais qui l'alourdissent, le rendant indi-gérable. Et, tout en restant humble (nan, je déconne, je vais grave me la péter pendant deux lignes), comme je connais une majorité de ce dont ils parlent, ça ne me gène qu'à moitié. Mais pour quelqu'un qui ne baigne pas la-dedans, ça doit être d'une frustration peu commune.

Ce qui me fait dire ensuite que les rédacteurs qui utilisent le name-dropping comme moyen de faire comprendre qu'ils sont les plus forts sont pitoyables, font preuve d'un manque d'empathie criminel, et ne comprennent pas que ce n'est pas en rabaissant (in?) consciemment son lectorat (aussi discret ou peu nombreux soit-il :) ) qu'on le garde.

Ce qui me fait penser du bien de The Hype Machine. Parce qu'on s'intéresse véritablement au morceau. Il n'y a pas d'enculé de rédacteur derrière pour pourrir une chanson, elle est là, brute (au sens propre, pour une fois). Je me tire un peu une balle dans le pied, mais j'ose espérer que vous ne comptez pas sur moi pour défricher la scène actuelle et que vous aurez compris que je ne suis pas du genre à écrire sur "The Next Big Thing" toutes les deux semaines. De ce côté là, j'aime bien The Hype Machine, pour le côté "Machine".

Mais (il y a toujours un mais), le côté Hype.. Voilà, pour ceux qui me connaissent en vrai, oui, j'aime faire découvrir des sons.. Si j'étais né 15 ans avant, je serais "le-pote-qui-fait-des-cassettes-de-compilations" que tout le monde a eu, et je dois dire que j'aurais adoré. Dénicher encore et toujours des gros sons chez son disquaire, quand le rayon vinyle avait encore un peu de poids, au début des années 90.
Aujourd'hui, je suis juste "le-pote-qui-a-450GO-de-son-qu'il-écoute-si-si-c'est-vrai" que tout le monde a. Et je fais le tri dans ce que j'écoute.. Ce que je peux faire découvrir de ce qu'il ne faudrait pas, je m'adapte à ceux qui demandent.. Et ça prend du temps.. J'écoute de la musique entre 4h et 15h par jour, en moyenne (lol). Et tout ça pour m'apercevoir que 48h plus tard en moyenne, la moitié de ce que j'ai sélectionné pour m'accompagner sur mon iPod se retrouve sur The Hype Machine... Plusieurs sentiments (pour la plupart égoistes) m'envahissent.. D'une, je me dis que je suis inutile, parce que j'ai été remplacé par une machine. De deux, je me dis que l'utilisateur de THM ne "mérite" pas ce qu'il écoute. C'est facile, trop facile d'accès ! Il n'y a aucune recherche, aucun plaisir à la découverte ! On appuie sur un bouton, et les bons (la plupart du temps) morceaux qui passent sur la blogosphère s'ouvrent à nos oreilles. Une oreille trop souvent distraite et pas concentré.. Ca rentre par une oreille, et ça sort par l'autre. La musique indépendante, confinés auparavant à un cercle d'initiés se retrouvent maintenant elle aussi dans un processus de masse. Et je trouve ça grave..

Mais, rassurez-vous, je ne compte pas me mettre au hype.. Et je vous rassure d'autant plus que si j'avais voulu, je l'aurais fait depuis bien longtemps.. Mais je me pose la question quasiment à chaque fois quand je suis en mode défrichage : "Tiens, ça serait bien sur DTP, ça.. Ouai, mais nan, trop hype". Et si je me dis ça, c'est parce que je pense que vous pourrez très bien les découvrir par vous-même, et que je ne suis pas là pour ça. Si vous saviez combien de fois je me suis posé la question pour Two Door Cinema Club (Previous Big Thing XD).

Voilà, c'était gratuit.. L'accompagnement musical de cet article vous est offert par Gordon Lightfoot.

Gros bisous

dimanche, mars 07, 2010

Sparklehorse








La mort des figures emblématiques et/ou populaire du monde, aussi appelés, dans cet article, idole, au sens contemporain du terme, est un sujet intéressant. Rassurant, dans le sens où on se dit qu'ils sont partis avant nous. Triste, dans le sens où on se dit qu'on ne les reverras plus, en vrai ou à la télé, en concert, etc. Qu'ils soient défenseurs de la paix, acteurs, réalisateur, musiciens, artistes, inspirations, touristes, astronautes, bref, en un mot, vendeur de rêve, on ne les as pour la plupart jamais rencontré. Mais nous leur sommes reconnaissant pour ce qu'ils nous laissent, qu'ils le voulaient, ou non.

Par identification, ils sont le reflet, dans leur mort, de notre propre mortalité, parce qu'ils sont intouchables, parce que souvent, leur statut d'humain est dissocié de leur statut de star qu'on nous montre d'eux. Et la faucheuse nous rappelle qu'ils n'étaient, finalement, qu'humain. On pleure nos proches parce qu'ils vont nous manquer. On pleure les idoles parce qu'ils nous rappellent notre propre mort. Ou parce qu'on regrette la joie qu'il ne vont plus pouvoir nous apporter. Ou bien, ça nous fait réfléchir, et on salue l'homme ou la femme, en levant son verre, en levant les yeux vers les étoiles, bien qu'il/elle n'en ai rien à cirer.





Attention, le schéma de pensée qui va suivre est une pure invention de ma part, c'est comme ça que ça se passe dans ma tête. Pas taper si pas d'accord.
Ma politique de no-name-dropping à un sens, qui en prend un autre un peu particulier aujourd'hui. C'est un article assez personnel, et en l'écrivant, bien sur que j'avais des noms en tête. Mais comme chacun est différent, je voulais que cet article puisse résonner en vous de toute sa (petite) puissance, sans avoir les ailes plombés par une ribambelle d'artistes qui sont importants pour moi, mais peut-être pas pour vous, ou pas autant. Feel free to complete for yourself.

Si j'avais donc à structurer ma pensée, je catégoriserais comme suit..

Il y a tout d'abord les vieux groupes. Par vieux groupes, j'entend un groupe qui n'a rien sorti de notable de mon vivant (après 1989, donc).
Bien que j'adule la plupart de ce qui sort de leurs cerveaux, tous ceux qui y passent, que ce soit il y a 30 ans ou 30 minutes me laissent indifférent, tout au plus me donnent ils l'occasion de réécouter un peu, ou de mourir à 27 ans, au choix.


Les anciens groupes : Les groupes formés avant 2003 qui ont arrêté leur carrière avant aujourd'hui (2010).
Ils sont chers à mon cœur pour le plaisir que j'ai à les écouter, ils sont pratiques parce qu'ils font, pour certains, le pont dans ma vie entre deux époques. La mienne, et celle d'avant. En plus, plus d'alboums à écouter, et ça, c'est pratique.


Les toujours debout : Les groupes formés avant 2003 toujours sur la scène.
Beaucoup de ces groupes sont importants pour moi, car beaucoup plus contemporains, je peux m'identifier beaucoup plus que les "vieux". Et je continue à les voir évoluer, et ça fait plaisir. A chaque fois.
Même si je suis souvent rabaissé par ceux "qui-étaient-là-avant", je considère que j'ai toute légitimité à les apprécier à leur juste valeur sans les ramener dans le contexte historique, l'ayant vécu, même si pour eux, j'ai pris le train en marche. Et ALORS, CONNARD ???
Je n'ai pas dit que je culpabilisais de ne pas avoir vécu les années 50/60/70/80 et d'écouter quand même la musique qui en sortait. Mais simplement, quand quelqu'un me dit qu'il est étonné de me voir écouter cette musique, me rétorquant que c'était mieux à l'époque et que je ne peux pas comprendre, je ne peux que fermer ma gueule, parce qu'il a raison. Mais ayant eu un grand frère dans les années 90, je peux légitimement dire que j'ai vécu, musicalement, cette periode, même si elle précède mon propre éveil musical.


Les nouveaux groupes : Formés après 2003, toujours là, ou pas.
J'ai souvent connus leur débuts, leur fin si fin il y a, et ils tiennent une place un peu trop prépondérante dans ce que j'écoute et sont souvent les reflets de moi-même. De plus, ils se façonnent, évolue, devant mes yeux, chaque sortie d'alboum est un mini-évenement en soit, et ça, c'est magique..

Des décès dans la première catégorie, j'en ai connu, et ça ne m'a pas plus troublé que ça, comme je l'ai déjà dit.
Des décès dans la troisième catégorie, je n'en ai heureusement pas encore connu.

Mais aujourd'hui, le premier d'une catégorie que je croyais à l'abri pour encore un certain temps vient d'essuyer son premier décès : Mark Linkous, de Sparklehorse s'est envoyé tout seul ad patres. Et ça, ça fait chier.

mercredi, mars 03, 2010

RJD2





Chicken-Bone Circuit.

Une fois n'est pas coutume, je vais faire un peu honneur à mon instrument : La Batterie.

Avec un morceau taillé pour une batterie.

Je vais essayer de vous faire écouter ce qui est génial à la batterie, pour tous les non-afficionados qui n'ont pas l'habitude d'écouter la batterie dans les morceaux (bah c'est pas bien !).

Donc je disais que ça commence par quelques nappes de clavier, toute douce, qui font des gros bisous, avec un son bien rond.
ET BIM ! Ca part direct avec la batterie. Ca à l'air d'être un solo de batterie, mais en fait, c'est juste un rythme plus compliqué que d'habitude, vu qu'il n'a samplé que les breaks d'une chanson (pour ceux qui veulent, elle est ), et qu'il est incroyablement stylé. En fait, je vais laisser tomber de vous expliquer la batterie, ça me parait un peu trop complexe, je sais pas si je vais y arriver..
Donc tant pis !
Mais sinon, après la première partie, on a un piano, et même un saxo qui rentrent !
Puis première pause, à 1:19.
Une petit peu de sampling, verbal celui-là, mais je sais pas d'où y vient.
Des bruits, des sons, des sortes de violons, le piano qui refait un petit coucou.
Ensuite, une voix de femme annonce : "that's better when the group isn't playing".
Du coup, comme pour la faire chier, la batterie repart toute seule, pour un énorme solo.
Et elle se fait rejoindre par encore une fois le piano et les nappes de clavier.

Un petit détail, tout de même. La batterie est donc un sample, mais ça ne s'entend presque pas, à part sur les cuivres, puisque les résonnances sont coupés par le son d'après. Or, le seul endroit où c'est évident, je vais vous le dire, c'est à la fin du solo qui est après le pont. Si vous écoutez à 2:46, vous entendrez très bien les caisses claires d'affilés.

Puis ça sent le sapin, tout se mélange, s'embrouille, et ensuite ça s'arrête brutalement, pour finir en electronic fading bordel.

Drumly, l'ours qui fait des gros bisous.

Hadrien


Playlists à jour, évidemment (en haut à droite).
Spotify
Deezer

mardi, février 23, 2010

Le silence





Il n'y a pas de dizaines de façon d'écouter de la musique..

Il y a le j'écoute mon putain de réveil qui me joue la même chanson tous les matins depuis 3 ans.

Il y a le j'écoute pas du tout la radio le matin, je préfère le son du grille-pain et du café qui chauffe.

Il y a le j'écoute, concentré, tellement que je manque de me faire tuer trois fois en allant à l'arrêt de bus.

Il y a le j'écoute dans le bus le matin, mais je pense à autre chose.

Il y a le j'écoute vaguement, mais j'ai baissé le son pour entendre le son de la voix de cette magnifique fille qui vient de monter.

Il y a le j'écoute sa conversation, tellement que j'ai raté mon arrêt (de 3 stations, ouioui).

Il y a le je l'entend demander à sa pote quel est le nom du chanteur d'un groupe.

Il y a le je m'entend lui répondre par réflexe, et je m'entend vachement le regretter.

Il y a le je m'entend m'excuser de m'être imposer.

Il y a le je l'entend se retourner, j'entend ses yeux me regarder, j'entend sa bouche murmurer un merci.

Il y a le bruit de la ville quand on attend tous les deux le bus dans l'autre sens.

Il y a le j'écoute d'un seul écouteur parce que j'ai partagé avec elle.

Il y a le bruit merveilleux du silence parce qu'elle m'a échangé mon iPod contre son numéro de téléphone.

Il y a le son de son sourire qui résonne dans ma tête.

C'est bien, finalement, le silence.

The Faces - Ooh La La

Allez, c'était gratuit.

Gros bisous

dimanche, février 21, 2010

Talk Talk






Bon, je passe un peu du coq à l'âne, là. Mais j'aime ça.
Parce qu'après un morceau de 3 minutes, rien ne vaut un de 9 (comme ça, ça reste dans la famille).

Il vous faut 9 minutes de libres. Je suis sérieux.
Ne commencez pas si vous ne les avez pas.
Si vous êtes allongé par terre, saoul, les yeux fermés, en plein trip, cette musique pourra vous aider.
Et si vous vous dites que 9 minutes, c'est trop long, demandez-vous combien de temps j'ai mis à écrire cet article, qui doit faire partie des plus longs jamais écrit.

Le morceau s'appelle The Rainbow.
Ça attaque directement avec un peu de trompette, on peut pas la rater (elle a appelé, elle vous embrasse).
S'il fallait tracer une ligne vaguement directrice entre tous les morceaux que j'ai pu poster au cours de ces années, je dirais que ce sont avant tout des rencontres.
Nan, en vrai, je crois que j'aime les chansons qui ont une ambiance, une ââââme, un petit quelque chose en plus.. Quelque chose que je n'attend pas, que je ne prévois pas. C'est un peu ma définition de la qualité.. Ce qui m'émeut et me surprend est, pour moi, de qualité. Ces deux conditions sont siné qua non.
Bref, je m'égare.


Trompette. Violons. Piano.
Comme un bourdon, les violons tiennent (chacun) une note, une longue et magnifique note, tout en douceur.. A partir de 0:42, il commence à pleuvoir sur le morceau..
Le son qui part à 0:50 dans votre oreille/écouteur gauche est une guitare.. Oui oui, vous allez avoir la confirmation 5 secondes plus tard, lorsque elle joue une autre note, et qu'on peut entendre une ENOOORME et magnifique distorsion.
Toujours une paix, un calme, une force tranquille.. La guitare sonne comme un paquebot, et si vous écoutez bien, à 1:23, derrière la sirène de paquebot, on peut entendre une guitare imiter le cri de la baleine..

Toujours les violons, mais plus pour longtemps.. On quitte le monde calme et tranquille, pour s'orienter vers quelque chose de plus inquiétant, rempli de sons d'animaux sans visages, et de yacks qui agonisent.
2:18. BIM.
On entre enfin dans quelque chose de plus musical, une vrai guitare, qui plane vaguement.. 2:41, c'est le retour de la disto ! En mode blues, elle envoie du pâté cher (foie gras), avec un vibrato incroyable.. Ecoutez bien le son de la gratte jusqu'au bout, ne faites pas attention au reste.. Le son devient plus clair, plus incisif..
Bref, pendant que vous écoutiez ça, le groove basse-batterie-oeuf est parti. L'œuf est très important (pour mémoire, c'est le même concept qu'un maracas, c'est du riz contre des parois..).

Ce groove est assez simple, mais efficace.. Lancinant, il vous pénètre, peut-être vous fait-il déjà vibré. Pour moi, ça va assez au-delà.. Je n'irais pas jusqu'à dire que ça me transcende, mais je dirais que c'est quelque chose qui me parle tout au fond de moi-même, et que c'est bon.

Attention, petit détail qui n'a aucun intérêt, à 3:53, derrière la voix, en même temps que le "at" de "fair at all", on peut entendre un orgue ! Oui !! Un orgue ! Incroyable..Alerte spoiler, il revient plus tard.. Mais bref, c'est déjà la fin de cette partie, signifiée par la batterie par exemple, en un léger roulement aux balais sur la ride (aha, j'aime être ésotérique).

Encore une grosse guitare qui apparait, et on change un peu, pour un, en quelque sorte, encore une virgule, parce que c'est marrant, et, aussi, super drôle, on change donc pour une sorte de refrain.. C'est bon, mais c'est court. C'est bonrt, finalement. Super. TG.
Ecoutez très à droite, et très à gauche, vous entendrez des percusssions, toujours des oeufs si j'en crois mes oreilles (N.B. Après une N-ième écoute, je ne sais toujours pas si c'est pas simplement de la caisse claire avec des balais.. J'abandonne, je trouverai jamais..) : A gauche, il tape tous les temps, mais à droite, c'est très stylé, ce qu'il fait... C'est hyper ténu, quand même, alors tendez bien l'oreille.


Le groove-tout-con-mais-presque-transcendental revient, et c'est toujours autant une musique introspective, toujours ce blues, toujours ces oeufs qui annonce le "refrain"..
Le refrain, aux nappes incroyables, qui commence par un accord magnifiquement dissonant, et se termine tout simplement, avec des simples accords de piano très beaux (notez la différence d'intensité entre les deux accords, c'est beau, hein ? C'est blues, mais pas les accords).

6:12, le piano laisse la place à son grand frère, l'orgue.. Magnifique instrument, surtout dans le rock..
Les trompettes reviennent, la batterie aussi, et l'oeuf !!

La guitare électrique toussote, crachote, s'échauffe, et envoie une bonne grosse note... Mais sauf que là, elle part. Enfin... ! Je vous jure, sur du (très) bon matos Hi-Fi, c'est à en perdre connaissance tellement c'est intense.. C'est en apothéose, la partie "refrain" est tronquée, mais toujours aussi belle... La voix revient toujours murmurante, calme et posée.. Et ensuite, c'est un peu le bordel post-orgasmique habituel.. On a quelque questions réponses Trompette/Guitare.. Cette partie sert en quelque sorte d'introduction pour la chanson suivante.. Que je ne posterai pas aujourd'hui, mais que je vous invite à écouter..


Les playlists Deezer et Spotify ont été mises à jour.
Liens en haut à droite.

Votre Gourou,

Hadrien.

Gros bisous.

lundi, février 15, 2010

Passion Pit



Dans la mesure où je me suis toujours efforcé de m'écarter des sentiers battus au niveau de la forme (vous me dites si vous trouvez un blog comme le mien, hein ! ), je me suis toujours senti obligé de l'être aussi au niveau du fond, et donc de ne pas faire dans le hype. Donc j'attend un peu, avant de poster un artiste qui soit hype, pour éviter d'être étiqueté.
Mais parfois, j'ai pas le choix.. Quand on tombe sous le charme, on tombe sous le charme, on fait fi des artifices zé des quand-dira-t-on.
Peut-être avez vous remarqué la folie qui s'est emparé de la blogosphère depuis l'année dernière à propos de Passion Pit. Très bon groupe à la "MGMT".. Même type de musique, même buzz.. Mais c'est toujours bon, surtout que je trouve que Passion Pit les surpasse par la magie. Et là où MGMT me plait, Passion Pit md transporte.
Et même si ils font parfois de la musique d'ascenseur (Cuddle Fuddle), ils emmènent le reste de ce qu'il touche assez haut.
Mais écoutons donc ce SleepyHead, de loin leur plus grand morceau.

"Oui, j'aime le Rhône", bah c'est cool..
C'est toute l'atmosphère, avec ces petits sons de vibraphone étouffé, ce chant chelou, que j'adore..

Il est temps que je me remette à des chansons plus compliqué à dire pourquoi que c'est bien, parce que là, mon travail reste assez limité, c'est quand même façile d'accès. Ecoutez avec quel subtilité la grosse caisse parait énorme : elle est vaguement saturée, pour donner un son plus dirty, plus éfficace, et pour donner plus d'ampleur.

Après que cette tapette avec sa voix de souris (calembour) nous ait répété 14 fois qu'il aimait le Rhône avec le même ton, il change enfin de plan de voix, pour passer à un truc un peu plus chanté, samplé (répété par tous petits bouts) à droite et à gauche, écoutez bien.

Puis part le véritable chanteur, celui qui crie en voix de tête plus qu'il ne chante, et qui fait beaucoup du boulot de pourquoi que Passion Pit ça marche bien sur la planète terre occidentale. Mais la souris est toujours-là, mais là, sans être trop dedans, elle donne encore plus de charme que quand elle était toute seule.

Claquement de mains sur un temps sur deux, comme c'est original, puis grosse caisse sur tous les temps.
Et à 1:20, ça commence à partir. Les nappes de clavier s'enchainent, et deux riffs font leur apparition : le riff de clavier, et le riff de guitare (plus dans votre enceinte de gauche), tous les deux ne faisant pas de gros bisous.
C'est le pont, ça se calme. Mais OOO, quelle surprise, ça repart ! Boum, plac, boum, blac, like a sleeeeeeepyyyyyyheeeeeaaaad !
Boum boum : YEAH ! Là ça part en bordel instru, les deux riffs, la guitare qui chante, tout en glissendi, le clavier, la batterie moche.. Et ensuite, ça se recalme, on retrouve un peu de douceur dans ce monde de brutes, le retour à des choses plus douces, et notamment (on est donc à 2:54, là, hein), bien derrière, quelques harpèges de harpe ( calembour ) de synthétiseur qui sont très jolis..

Allez zen paix,

Gros bisous

Hadrien

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mercredi, février 03, 2010

Yes



Yes, qui tient la dragée haute au Who dans le genre nom chelou.


Tout d'abord, pardon pour le retard toussa, mais figurez-vous qu'il devient impossible de poster un morceau sur un blog, de nos jours.. Deezer a supprimer la sélection des morceaux de ses lecteurs de playlist exportable, et n'a tout simplement jamais existé chez Spotify.
Je me retrouve à balancer un vieux youtube pour ceux qui ne possèdent pas de compte Spotify.. Navré..

Bref, le prog rock, qu'est-ce que c'est, c'est un morceau où, en théorie, les thèmes évoluent un certain nombre de fois, ou ne reviennent parfois même jamais.. Il n'y a pas de couplet, pas de refrain, c'est très anarchique.. Mais c'est ce qui en fait la beauté, un thème qu'on entend au début du morceau ne reviendra pas. Et même s'il revient, il sera peut-être altéré, on ne sait pas.. C'est toute la magie..

La magie d'une intro soigneusement aménagée.. Tout d'abord, vous avez le pérron, mais entrez donc, il fait froid, où un piano passe à l'envers.. Puis le vestibule, où vous pouvez voir un guitariste faire quelques arpèges et faire mumuse avec les harmonies. Beaucoup d'air dans le son, et le piano qui revient...

Ensuite, il faut courir dans le couloir pour déboucher sur la salle à manger ! Et là on se baffre... A table, on a : Une basse juste stratosphérique, un orgue qui joue (pour la blague, il joue exactement le même riff que l'orgue de Something Better Change, des Stranglers, dont j'ai parlé dans ces colonnes) un riff, de fait, qui dépote, une guitare accoustique avec corde en métal, des doux contrepieds à la batterie, une guitare electrique qui envoie du steack, souvent supportée par la basse, et cette voix.. Tellement caractéristiques du prog rock.. Les seuls différences sont les timbres de voix des différents chanteurs.. Donc là, on a bien la voix, et les harmoniques sont travaillées, rien à dire, c'est beau.

On quitte la salle à manger pour aller dans, je sais pas, le gymnase ? Quoi ? Vous avez pas de gymnase chez vous ? Bah moi si..
3:24.. On change un peu de registre.. La batterie se mue en percussion, et c'est.. mais oui ! C'est la basse que l'on entend ! La guitare est perdu quelque part sur votre enceinte ou écouteur de gauche.. Ensuite, la guitare reprend son rôle, les voix reviennent, puis s'éteignent, et laisse la place à cette guitare, et ce clavier non identifiable (un wurli ?)..

On monte tranquillement les escaliers qui mènent à la chambre à coucher.. Et cette voix qui s'élèvent, avant de laisser la place à une seconde intro assez bordélique, qui se termine par un gigantesque solo d'orgue, suivi du solo de guitare, suivi du solo d'orgue, suivi du solo de basse + guitare, suivi du solo de basse, suivi de la reprise du thème qu'on avait dans la salle à manger : "I'll be you're roundaaaaaaabout".. Et cette voix, systematiquement doublée, voir triplée..

Thataytatatatatatatatatatat tout tout tout thatathathatthat tout tout tout
Et le tout s'achève sur un thème sorti tout droit d'une sarabande d'Haendel..

I Heart ProgRock very much..

Lien spotify : Yes – Roundabout



Allez en paix,

et gros bisous

Hadrien