lundi, avril 12, 2010

C'est l'histoire d'un mec..



Je vais vous raconter une histoire.

C'est à propos d'un mec, qui entend de la musique, comme ça, pour passer le temps. Ou pas. Il ne fait pas bien attention à ce(ux) qui passe, de toute façon. Il entend, bien sur, et ça lui plait plus ou moins.
Il n'a pas acheté le moindre CD depuis 2 bails, et personne ne pense à lui en offrir.
Il choppe à droite à gauche, ce qui passe à portée de bras, mais sans avoir à le lever trop haut, tout de même. Et en fait, il s'en fout, parce qu'il y a jamais vraiment pensé. Ça reste un bruit de fond.
Mais un jour, il y a quelques secondes, un moment assez particulier, un moment assez magique, finalement, où il a entendu ça, et il s'est mis à écouter.









A écouter vraiment, profondément, avec passion, pour la première fois. C'est con à dire, mais c'est vrai. A cause de son éducation, de plein de petits facteurs qui font que même s'il connaissait des tas de chansons par coeur, il n'avait jamais écouté une chanson pour ce qu'elle était : un moyen de s'évader, de voler, de pouvoir regarder par la fenêtre et ne plus sentir sa lourde enveloppe charnelle. Et il pu enfin voir la ville de haut, danser dans les nuages avec du ciel en confiture...



Comme il est mi-journaliste, mi-toyen et une rondelle de citron sans le citron, il se dit, tiens, et si j'écrivais. Parce que ça lui donne vachement envie d'écrire, voyez-vous.

Il écrit sur ce qu'il aimerait pouvoir être, lui.
Et il est sur de ce qu'il aimerait pouvoir être : elle.


Alors il écrit à propos d'elle.
Il écrit à propos d'une fille. D'une fille qui passe ses journées à écouter de la musique. Pour connaitre, pour apprendre, pour savoir, pour se remplir de son.
Elle fait que ça, écouter de la musique, tout le temps, au poins de ne pas dormir, parce qu'elle est doucement folle, mais follement douce.
Elle pense que c'est pour se protéger, mais elle ne va pas s'en apercevoir avant quelques instants. En tout cas, elle n'ose pas trop se l'avouer. Mais attention, ça va venir.
Car là, maintenant, elle vient d'écouter ça.





Alors, pour la première fois depuis longtemps, elle se pose. Elle s'adosse sur son siège, les doigts croisés derrière la nuque. Elle regarde par la fenêtre, et elle pense à pourquoi elle se fait ça. Elle se dit qu'elle devrait se rendre plus spontanée, moins à l'affût, qu'elle devrait un peu plus se laisser porter. Changer la façon dont elle écoute de la musique parce que c'est devenu une machine à écouter de la musique, et qu'elle perd par la même tout ce qui fait le plaisir de l'écoute et la découverte. Elle n'arrive plus à voler dans le ciel confiture.
A-t-elle grandit ?

Elle revient à la réalité, elle appose ses coudes sur son bureau, reprend son souffle. Le cerveau encore un peu embrouillé. Quelques clics nonchalants, par réflexe, la tournée habituelle de l'Internet, un arrêt par un blog tout rose, très joli et assez bien fourni où elle a ses habitudes.

Ses yeux se posent sur le dernier article en date.


Elle commence à lire :







"Je vais vous raconter une histoire."













Voilà, c'était complètement offert par le chef, avec les compliments de la maison.

Toutes ressemblances avec des personnages existants ou ayant existés seraient tout à fait fortuites.


Allez en paix, faites attentions aux boucles temporelles, et surtout..

GROS BISOUS !

Morceaux :
Two Doves - Dirty Projectors
Fluorescent Half Dome - Dirty Projectors

Attention, il y a un bonus dans les commentaires.

vendredi, avril 09, 2010

Herman's Hermit







Dans le genre One Shot (un artiste = une chanson), à part Patrick Hernandez, on a pas mieux. C'est du lourd, c'est du classique et j'a-dore cette chanson. Les parties sont simples et distinctes, et, fait rarissime, elles sont toutes bien. On a la partie "No Milk Today" (A), la partie "How could they know"(B), la partie "But all that's left is a place dark and lonely"(C). Mais que dis-je bien. Parfaites. Toutes les trois forment un mélange homogène, et pourtant, c'était pas gagné.
La structure de la chanson, c'est 3 fois la même chose, c'est 3 fois ABAC, un grand classique, finalement.

Partie A : No Milk Today.

La partie la plus connue, et pour cause, elle revient deux fois plus que les deux autres parties réunis. Mais avez vous déjà écouté les arrangements de violons derrière ? J'y viens, mais d'abord, écoutez bien le tout début. A la 9 secondes, on peut entendre le début d'un flanger, mais j'arrive pas à localiser où il est. J'ai écouté 20 fois d'affilé, mais impossible de localiser sur quel instrument il est, donc écoutez juste, et sachez qu'il est là.
Pour le premier ABAC, il n'y a pas de violons, juste des cloches sur le C, des choeurs descendant, et même un peu de canon sur le A.

Mais c'est à partir du deuxième que ça devient plus intéressant, puisque les violons rentrent, sur le "The company was gay", ils sont ascendants, et sur le "We turn night into day", ils descendent ! C'est ty pas génial et hyper original, ça ?!
Ensuite, ils reviennent sur le "we felt it both at once", mais ils reprennent une octave au-dessus sur le "the start of our romance" ! Et tout ça donne une impression magique de liberté et d'exotisme incroyable.

Partie B : "How Could They Know"
C'est la partie joyeuse. Pas de violons, pas de cloches. C'est la partie la plus simple, mais pas la moins bien.

Partie C : " And all that's left"
Il y a un truc que j'adore dans cette partie, c'est comment ils terminent la première partie, avec la batterie qui suit la voix. C'est trop bien.
Et aussi, dans le tout dernier, juste avant le fade-out, il change le plan de voix sur le "mean street back of town", qui est encore plus stylé que les précédents.

Donc voilà, pour tout ça, c'est une grande, grande chanson.
Allez en paix, buvez du lait, et surtout,

Gros bisous !