mardi, février 23, 2010

Le silence





Il n'y a pas de dizaines de façon d'écouter de la musique..

Il y a le j'écoute mon putain de réveil qui me joue la même chanson tous les matins depuis 3 ans.

Il y a le j'écoute pas du tout la radio le matin, je préfère le son du grille-pain et du café qui chauffe.

Il y a le j'écoute, concentré, tellement que je manque de me faire tuer trois fois en allant à l'arrêt de bus.

Il y a le j'écoute dans le bus le matin, mais je pense à autre chose.

Il y a le j'écoute vaguement, mais j'ai baissé le son pour entendre le son de la voix de cette magnifique fille qui vient de monter.

Il y a le j'écoute sa conversation, tellement que j'ai raté mon arrêt (de 3 stations, ouioui).

Il y a le je l'entend demander à sa pote quel est le nom du chanteur d'un groupe.

Il y a le je m'entend lui répondre par réflexe, et je m'entend vachement le regretter.

Il y a le je m'entend m'excuser de m'être imposer.

Il y a le je l'entend se retourner, j'entend ses yeux me regarder, j'entend sa bouche murmurer un merci.

Il y a le bruit de la ville quand on attend tous les deux le bus dans l'autre sens.

Il y a le j'écoute d'un seul écouteur parce que j'ai partagé avec elle.

Il y a le bruit merveilleux du silence parce qu'elle m'a échangé mon iPod contre son numéro de téléphone.

Il y a le son de son sourire qui résonne dans ma tête.

C'est bien, finalement, le silence.

The Faces - Ooh La La

Allez, c'était gratuit.

Gros bisous

dimanche, février 21, 2010

Talk Talk






Bon, je passe un peu du coq à l'âne, là. Mais j'aime ça.
Parce qu'après un morceau de 3 minutes, rien ne vaut un de 9 (comme ça, ça reste dans la famille).

Il vous faut 9 minutes de libres. Je suis sérieux.
Ne commencez pas si vous ne les avez pas.
Si vous êtes allongé par terre, saoul, les yeux fermés, en plein trip, cette musique pourra vous aider.
Et si vous vous dites que 9 minutes, c'est trop long, demandez-vous combien de temps j'ai mis à écrire cet article, qui doit faire partie des plus longs jamais écrit.

Le morceau s'appelle The Rainbow.
Ça attaque directement avec un peu de trompette, on peut pas la rater (elle a appelé, elle vous embrasse).
S'il fallait tracer une ligne vaguement directrice entre tous les morceaux que j'ai pu poster au cours de ces années, je dirais que ce sont avant tout des rencontres.
Nan, en vrai, je crois que j'aime les chansons qui ont une ambiance, une ââââme, un petit quelque chose en plus.. Quelque chose que je n'attend pas, que je ne prévois pas. C'est un peu ma définition de la qualité.. Ce qui m'émeut et me surprend est, pour moi, de qualité. Ces deux conditions sont siné qua non.
Bref, je m'égare.


Trompette. Violons. Piano.
Comme un bourdon, les violons tiennent (chacun) une note, une longue et magnifique note, tout en douceur.. A partir de 0:42, il commence à pleuvoir sur le morceau..
Le son qui part à 0:50 dans votre oreille/écouteur gauche est une guitare.. Oui oui, vous allez avoir la confirmation 5 secondes plus tard, lorsque elle joue une autre note, et qu'on peut entendre une ENOOORME et magnifique distorsion.
Toujours une paix, un calme, une force tranquille.. La guitare sonne comme un paquebot, et si vous écoutez bien, à 1:23, derrière la sirène de paquebot, on peut entendre une guitare imiter le cri de la baleine..

Toujours les violons, mais plus pour longtemps.. On quitte le monde calme et tranquille, pour s'orienter vers quelque chose de plus inquiétant, rempli de sons d'animaux sans visages, et de yacks qui agonisent.
2:18. BIM.
On entre enfin dans quelque chose de plus musical, une vrai guitare, qui plane vaguement.. 2:41, c'est le retour de la disto ! En mode blues, elle envoie du pâté cher (foie gras), avec un vibrato incroyable.. Ecoutez bien le son de la gratte jusqu'au bout, ne faites pas attention au reste.. Le son devient plus clair, plus incisif..
Bref, pendant que vous écoutiez ça, le groove basse-batterie-oeuf est parti. L'œuf est très important (pour mémoire, c'est le même concept qu'un maracas, c'est du riz contre des parois..).

Ce groove est assez simple, mais efficace.. Lancinant, il vous pénètre, peut-être vous fait-il déjà vibré. Pour moi, ça va assez au-delà.. Je n'irais pas jusqu'à dire que ça me transcende, mais je dirais que c'est quelque chose qui me parle tout au fond de moi-même, et que c'est bon.

Attention, petit détail qui n'a aucun intérêt, à 3:53, derrière la voix, en même temps que le "at" de "fair at all", on peut entendre un orgue ! Oui !! Un orgue ! Incroyable..Alerte spoiler, il revient plus tard.. Mais bref, c'est déjà la fin de cette partie, signifiée par la batterie par exemple, en un léger roulement aux balais sur la ride (aha, j'aime être ésotérique).

Encore une grosse guitare qui apparait, et on change un peu, pour un, en quelque sorte, encore une virgule, parce que c'est marrant, et, aussi, super drôle, on change donc pour une sorte de refrain.. C'est bon, mais c'est court. C'est bonrt, finalement. Super. TG.
Ecoutez très à droite, et très à gauche, vous entendrez des percusssions, toujours des oeufs si j'en crois mes oreilles (N.B. Après une N-ième écoute, je ne sais toujours pas si c'est pas simplement de la caisse claire avec des balais.. J'abandonne, je trouverai jamais..) : A gauche, il tape tous les temps, mais à droite, c'est très stylé, ce qu'il fait... C'est hyper ténu, quand même, alors tendez bien l'oreille.


Le groove-tout-con-mais-presque-transcendental revient, et c'est toujours autant une musique introspective, toujours ce blues, toujours ces oeufs qui annonce le "refrain"..
Le refrain, aux nappes incroyables, qui commence par un accord magnifiquement dissonant, et se termine tout simplement, avec des simples accords de piano très beaux (notez la différence d'intensité entre les deux accords, c'est beau, hein ? C'est blues, mais pas les accords).

6:12, le piano laisse la place à son grand frère, l'orgue.. Magnifique instrument, surtout dans le rock..
Les trompettes reviennent, la batterie aussi, et l'oeuf !!

La guitare électrique toussote, crachote, s'échauffe, et envoie une bonne grosse note... Mais sauf que là, elle part. Enfin... ! Je vous jure, sur du (très) bon matos Hi-Fi, c'est à en perdre connaissance tellement c'est intense.. C'est en apothéose, la partie "refrain" est tronquée, mais toujours aussi belle... La voix revient toujours murmurante, calme et posée.. Et ensuite, c'est un peu le bordel post-orgasmique habituel.. On a quelque questions réponses Trompette/Guitare.. Cette partie sert en quelque sorte d'introduction pour la chanson suivante.. Que je ne posterai pas aujourd'hui, mais que je vous invite à écouter..


Les playlists Deezer et Spotify ont été mises à jour.
Liens en haut à droite.

Votre Gourou,

Hadrien.

Gros bisous.

lundi, février 15, 2010

Passion Pit



Dans la mesure où je me suis toujours efforcé de m'écarter des sentiers battus au niveau de la forme (vous me dites si vous trouvez un blog comme le mien, hein ! ), je me suis toujours senti obligé de l'être aussi au niveau du fond, et donc de ne pas faire dans le hype. Donc j'attend un peu, avant de poster un artiste qui soit hype, pour éviter d'être étiqueté.
Mais parfois, j'ai pas le choix.. Quand on tombe sous le charme, on tombe sous le charme, on fait fi des artifices zé des quand-dira-t-on.
Peut-être avez vous remarqué la folie qui s'est emparé de la blogosphère depuis l'année dernière à propos de Passion Pit. Très bon groupe à la "MGMT".. Même type de musique, même buzz.. Mais c'est toujours bon, surtout que je trouve que Passion Pit les surpasse par la magie. Et là où MGMT me plait, Passion Pit md transporte.
Et même si ils font parfois de la musique d'ascenseur (Cuddle Fuddle), ils emmènent le reste de ce qu'il touche assez haut.
Mais écoutons donc ce SleepyHead, de loin leur plus grand morceau.

"Oui, j'aime le Rhône", bah c'est cool..
C'est toute l'atmosphère, avec ces petits sons de vibraphone étouffé, ce chant chelou, que j'adore..

Il est temps que je me remette à des chansons plus compliqué à dire pourquoi que c'est bien, parce que là, mon travail reste assez limité, c'est quand même façile d'accès. Ecoutez avec quel subtilité la grosse caisse parait énorme : elle est vaguement saturée, pour donner un son plus dirty, plus éfficace, et pour donner plus d'ampleur.

Après que cette tapette avec sa voix de souris (calembour) nous ait répété 14 fois qu'il aimait le Rhône avec le même ton, il change enfin de plan de voix, pour passer à un truc un peu plus chanté, samplé (répété par tous petits bouts) à droite et à gauche, écoutez bien.

Puis part le véritable chanteur, celui qui crie en voix de tête plus qu'il ne chante, et qui fait beaucoup du boulot de pourquoi que Passion Pit ça marche bien sur la planète terre occidentale. Mais la souris est toujours-là, mais là, sans être trop dedans, elle donne encore plus de charme que quand elle était toute seule.

Claquement de mains sur un temps sur deux, comme c'est original, puis grosse caisse sur tous les temps.
Et à 1:20, ça commence à partir. Les nappes de clavier s'enchainent, et deux riffs font leur apparition : le riff de clavier, et le riff de guitare (plus dans votre enceinte de gauche), tous les deux ne faisant pas de gros bisous.
C'est le pont, ça se calme. Mais OOO, quelle surprise, ça repart ! Boum, plac, boum, blac, like a sleeeeeeepyyyyyyheeeeeaaaad !
Boum boum : YEAH ! Là ça part en bordel instru, les deux riffs, la guitare qui chante, tout en glissendi, le clavier, la batterie moche.. Et ensuite, ça se recalme, on retrouve un peu de douceur dans ce monde de brutes, le retour à des choses plus douces, et notamment (on est donc à 2:54, là, hein), bien derrière, quelques harpèges de harpe ( calembour ) de synthétiseur qui sont très jolis..

Allez zen paix,

Gros bisous

Hadrien

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Tout ça s'ouvre dans des nouvelles fenêtres.

mercredi, février 03, 2010

Yes



Yes, qui tient la dragée haute au Who dans le genre nom chelou.


Tout d'abord, pardon pour le retard toussa, mais figurez-vous qu'il devient impossible de poster un morceau sur un blog, de nos jours.. Deezer a supprimer la sélection des morceaux de ses lecteurs de playlist exportable, et n'a tout simplement jamais existé chez Spotify.
Je me retrouve à balancer un vieux youtube pour ceux qui ne possèdent pas de compte Spotify.. Navré..

Bref, le prog rock, qu'est-ce que c'est, c'est un morceau où, en théorie, les thèmes évoluent un certain nombre de fois, ou ne reviennent parfois même jamais.. Il n'y a pas de couplet, pas de refrain, c'est très anarchique.. Mais c'est ce qui en fait la beauté, un thème qu'on entend au début du morceau ne reviendra pas. Et même s'il revient, il sera peut-être altéré, on ne sait pas.. C'est toute la magie..

La magie d'une intro soigneusement aménagée.. Tout d'abord, vous avez le pérron, mais entrez donc, il fait froid, où un piano passe à l'envers.. Puis le vestibule, où vous pouvez voir un guitariste faire quelques arpèges et faire mumuse avec les harmonies. Beaucoup d'air dans le son, et le piano qui revient...

Ensuite, il faut courir dans le couloir pour déboucher sur la salle à manger ! Et là on se baffre... A table, on a : Une basse juste stratosphérique, un orgue qui joue (pour la blague, il joue exactement le même riff que l'orgue de Something Better Change, des Stranglers, dont j'ai parlé dans ces colonnes) un riff, de fait, qui dépote, une guitare accoustique avec corde en métal, des doux contrepieds à la batterie, une guitare electrique qui envoie du steack, souvent supportée par la basse, et cette voix.. Tellement caractéristiques du prog rock.. Les seuls différences sont les timbres de voix des différents chanteurs.. Donc là, on a bien la voix, et les harmoniques sont travaillées, rien à dire, c'est beau.

On quitte la salle à manger pour aller dans, je sais pas, le gymnase ? Quoi ? Vous avez pas de gymnase chez vous ? Bah moi si..
3:24.. On change un peu de registre.. La batterie se mue en percussion, et c'est.. mais oui ! C'est la basse que l'on entend ! La guitare est perdu quelque part sur votre enceinte ou écouteur de gauche.. Ensuite, la guitare reprend son rôle, les voix reviennent, puis s'éteignent, et laisse la place à cette guitare, et ce clavier non identifiable (un wurli ?)..

On monte tranquillement les escaliers qui mènent à la chambre à coucher.. Et cette voix qui s'élèvent, avant de laisser la place à une seconde intro assez bordélique, qui se termine par un gigantesque solo d'orgue, suivi du solo de guitare, suivi du solo d'orgue, suivi du solo de basse + guitare, suivi du solo de basse, suivi de la reprise du thème qu'on avait dans la salle à manger : "I'll be you're roundaaaaaaabout".. Et cette voix, systematiquement doublée, voir triplée..

Thataytatatatatatatatatatat tout tout tout thatathathatthat tout tout tout
Et le tout s'achève sur un thème sorti tout droit d'une sarabande d'Haendel..

I Heart ProgRock very much..

Lien spotify : Yes – Roundabout



Allez en paix,

et gros bisous

Hadrien